Il est évident que le tourisme génère des conséquences sur l'environnement. Toutefois, aux Galapagos, il est contingenté et les règles sont extrêmement strictes lors des visites sur les îles : sentiers balisés dont il est interdit de s'écarter, guides naturalistes obligatoires, photos avec flash interdites, interdiction de fumer..... Les touristes, dans l'ensemble semblent respecter ces règles et, dans le cas contraire se font rappeler à l'ordre.
Ce que le gouvernement équatorien a du mal à gérer, c'est la multiplication des petits commerces et l'accroissement tout relatif de la population sur les 3 îles habitées. Mais cela renvoie à un problème plus général qui concerne l'ensemble de l'Amérique du sud. Le tourisme est une manne qui attire un nombre croissant de populations qui ne trouvent plus dans leurs secteurs d'activité traditionnelle (essentiellement l'agriculture) les moyens de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Cette remarque demande toutefois à être modulée selon les pays. Au Pérou l'offre touristique dépasse les limites du marché avec ses conséquences logiques : concurrence féroce (qui ne va pas forcément dans le sens de l'amélioration du service proposé), harcèlement touristique, multiplication d'agences peu sérieuses, arnaques... Les autres pays du cône sud et en particulier la Bolivie échappent pour l'instant à cette inflation.
Pour en revenir à notre expérience personnelle, les Galapagos ne nous ont pas paru particulièrement en péril. Ou alors que faudrait-il dire de Bora Bora : une vraie poubelle ; des sites incas qui entourent Cuzco : un terrain de jeu pour les centres de loisirs locaux.... Le risque, une fois encore est de voir s'installer une sélection par l'argent. C'est le cas par exemple pour l'Antarctique : un séjour d'une petite semaine pour 5 000 USD minimum à partir d'Ushuaia. Mais ce type de sélection poserait encore d'autres problèmes, en particulier pour des régions qui ne vivent exclusivement que de l'exploitation touristique d'unsite : Machu Picchu par exemple. Une limitation quantitative du nombre de visiteurs conduirait à la ruine de milliers de prestataires de services (petits ou grands) qui pour certains vivent difficilement de leur activité (surtout les petits) tellement la concurrence est importante. Actuellement pour effectuer le trek "le chemin de l'Inca", une réservation d'au moins 4 mois auparavant est nécessaire et le prix est très élevé. Il est question de réduire aussi l'accès au Machu Picchu. Le nombre de visiteurs serait contingenté avec sans aucun doute une hausse importante du droit d'entrée. Avis aux amateurs, si vous voulez le voir, dépêchez vous.Des solutions existent qui devraient, à notre avis, respecter au minimum trois principes : la préservation du site c'est évident, l'intérêt des populations locales et enfin l'accès pour tous au patrimoine naturel et culturel. Dans cette perspective, c'est sans doute plus du côté qualitatif que quantitatif que se trouvent les solutions : information et éducation des visiteurs et des populations locales, limitation temporelle des visites, mise en œuvre de moyens humains (guides formés, gardes...), mise en œuvre de moyens techniques (après tout n'est-on pas allé jusqu'à reconstituer la grotte de Lascaux pour en permettre une forme d'accès), réglementations applicables à tous... Mais tout cela implique une gestion démocratique des flux financiers.
Revenons encore aux Galapagos. D'un article insipide d'"El Comercio" du 28 06 07 (l'un des plus forts tirages quotidiens d'Equateur) où l'anecdote tient lieu d'analyse critique de la décision de l'UNESCO, retenons toutefois deux chiffres : le tourisme aux Galapagos génère 450 millions de dollars de profits annuels. Sur cette somme, 60 millions reviennent aux acteurs touristiques des îles. La question est évidente : où passent les 390 millions de dollars restant. Une partie ne pourrait-elle pas être investie dans la préservation du site ?
Les questions environnementales constituent à l'évidence un des défis majeurs des années à venir, mais elles ne se résoudront ni par la culpabilisation des usagers ni en leur en faisant payer le prix exclusif.Un petit exemple significatif : dans nos hypermarchés on ne fournit plus de sacs gratuits, on les vend. Ainsi : moins de frais généraux et un petit profit supplémentaire pour Carrefour et consorts sans que les prix à la consommation aient baissé pour autant. C'est sur ce mode qu'à partir de préoccupations légitimes les usagers et eux uniquement payent la facture.
Dernier jour de notre voyage ! Y'a plus "ka kité kito" (amis de Boby Lapointe bonjour) et nous voilà. Nos dernières pensées ???
Nous sommes ravis. De ce voyage, de rentrer vous le raconter, de vous retrouver, des suites à donner à nos aventures, d'en faire le bilan, de nous poser dans notre maison au milieu de nos souvenirs et de nos photos pour continuer à rêver. Nos derniers jours à Atacames ont été harassants : plage, bar, restau, hamac, langoustes, caïpiriñas....
Un petit mot à tous ceux qui nous lisent, nous écrivent. Ce blog aura été un instrument pour rester en contact avec vous tous. Nous y avons pris beaucoup de plaisir, même si nous avons perdu le compte des heures passées devant l'ordinateur. Il nous a permis également de réfléchir, de nous documenter, d'analyser, afin de vous communiquer du mieux possible nos impressions, de vous faire partager nos émotions. Il restera également pour nous un document précieux pour garder en mémoire ces huit mois riches en découvertes.
Une pensée particulière pour les élèves du CM2 Aristide Briand d'Anglet à qui nous espérons avoir apporté le goût du voyage, de la découverte d'autres lieux, d'autres cultures, de la curiosité pour des horizons nouveaux.