lundi 25 juin 2007

Les Galapagos






Situées à 1 000 km des côtes équatoriennes, les Galapqagos n'ont jamais été reliées au continent. L'archipel fut créé il y a dix millions d'années par l'éruption des volcans sous-marins et reste une zone de fragilité de la croûte océanographique. L'activité volcanique y est intense et il y a des éruptions fréquentes. Aucune espèce, animale ou végétale, n'est originaire des Galapagos ; elle viennent toutes du continent (apportées par l'homme, migrations....) et se sont adaptées aux conditions de vie sur ces îles, devenant très différentes de leurs ancêtres continentales. Beaucoup de spécimens sont uniques et ne peuvent être rencontrés ailleurs. C'est ici que, lors d'un passage aux Galapagos, Charles Darwin fit ses premières constatations et les utilisa dans son ouvrage "Théorie de l'évolution".

Après avoir pris l'avion à Quito, nous atterrissons à Baltra, au nord de l'île de Santa Cruz. Alors que nous nous apprêtons à rejoindre notre bateau, une odeur très forte nous assaille et nous comprenons vite pourquoi. Des lions de mer ont colonisé les bancs de l'embarcadère, marquant leur territoire tout autour par des déchets malodorants. C'est un cauchemar pour les marins car ces sympathiques animaux ont tendance à s'installer sur les annexes, voire sur les bateaux eux-mêmes, y laissant des traces de leur passage. Nous montons à bord du "Spondylus", le bateau sur lequel nous allons passer 3 jours avec un groupe très international (anglais, suisse, québécois, russe, français, danois, écossais). Tout au long de notre croisière, nous serons accompagnés par les frégates qui survolent le bateau et à l'occasion, profitent des déchets de poissons et autre que le cuisinier jette à la mer. Le soir, quand le soleil est couché, ce sont d'étranges oiseaux blancs qui nous suivent, éclairés par les lumières du bateau. A notre arrivée, le temps était un peu couvert, ce qui nous a inquiétés, mais très vite le soleil est apparu et ne nous a plus quittés pendant 3 jours.
Les nuits par contre, ont été un peu difficiles. De la houle, du roulis.... Au dîner, il manquait toujours plusieurs personnes, en train d'agoniser sur leurs couchettes. L'atmosphère étouffante de la salle à manger et des cabines favorisait cette impression de malaise (Armelle, si tu nous lis, cela te rappelle-t-il quelque chose ?). D'ailleurs, notre cabine étant située sur le pont supérieur, nous avons toujours dormi la porte ouverte, avec vue sur les grands oiseaux blancs planant près du bateau. Nous avons passé les journées à terre, en balade ou sur la plage.

Notre première étape nous amène jusqu'à une plage au nord de l'île de Santa Cruz. Pélicans, frégates et huîtriers nous y accueillent. Les iguanes marins et les crabes rouges se prélassent au soleil. De grosses mouches tournent autour de nous, donnant de temps en temps un coup de dent dans les mollets (des femmes essentiellement). Une ballade sur la plage nous permet de voir les nids de tortues de mer. Venir au monde et survivre est un parcours du combattant pour un bébé tortue. D'abord, il y a les chèvres, cochons, rats, chiens et autres mammifères introduits par l'homme il y a longtemps et qui maintenant, devenus sauvages, détruisent l'environnement et notamment piétinent les oeufs de tortues dans les nids. D'ailleurs, des équipes venues de Nouvelle Zélande ont pour mission de supprimer ces animaux, par hélicoptère et au fusil. Des bébés tortues qui naissent et courent vers la mer, 20% seulement survivent, les autres se font manger tout crus par les frégates à l'affût. Il parait que 20%, c'est un bon score car ailleurs ce serait 1% qui survit. Si un jour je renais, j'aimerais autant que ce ne soit pas sous la forme d'un bébé tortue. Pourquoi pas en lion de mer, ça n'a pas l'air d'être trop fatigant !!!
Notre deuxième étape nous conduit sur l'île de Genovesa. Nous comprenons pourquoi elle est appelée l'île aux oiseaux. En plus des pélicans, des colonies de frégates et de fous y ont élu domicile, ainsi que d'autres espèces en moins grand nombre. Alors que nous avançons sur un sentier au milieu d'arbustes, des centaines de fous masqués sont paisiblement installés au sol (cette espèce ne sait pas voler). Des femelles sont en train de couver. Elles ne pondent que 2 oeufs ; le deuxième par sécurité au cas ou le premier oisillon ne survivrait pas. Le deuxième assurera alors la sauvegarde de l'espèce. Quelle prévoyance. Si la nature fait bien les choses, les règles en sont dures. Des deux oisillons le plus costaud éjecte le plus faible qui, dès lors n'est plus nourri par la mère et il meurt de faim. Un peu plus loin, c'est l'espèce des fous aux pattes rouges qui nous regarde passer. Ceux-ci sont nichés sur les branches, parfois à quelques centimètres du sentier ou carrément dessus, ne bougeant pas d'un pouce à notre approche. Ils ont les pattes rouges et le bec bleu. Des petits battent des ailes, s'entraînant à essayer de décoller du sol. Au détour d'un chemin, nous arrivons sur une lande parsemée de gros ballons rouges. Ce sont en fait des frégates mâles en pleine parade nuptiale. Ils gonflent une poche rouge qu'ils possèdent sur le jabot et se pavanent devant les femelles. L'un d'eux s'est même posté sur notre chemin pour se faire admirer. Impressionnant !
Nous terminons par un petit moment dans l'eau (très froide) avec palmes, masque et tuba pour aller à la rencontre des poissons. Rien d'inconnu pour nous ; nous les avons déjà croisés ailleurs (poissons cocher, demoiselles, perroquets...) mais ici ils sont gigantesques. Nous retournons sur le bateau qui met aussitôt le cap sur l'île Bartolomei. La visite est prévue pour le lendemain.
Bartolomei est une île dépourvue de végétation et d'animaux (sauf le long de la plage). Nous traversons des champs de lave noire qui dessinent au sol d'étranges formes. Des crevasses, dues aux divers mouvements sismiques ont fait craquer cette croûte. Un peu plus loin, d'anciens volcans de couleur rougeâtre (la lave contenant du fer, celui-ci s'oxyde à l'air et lui donne cette couleur) dominent ce paysage lunaire. Au 20ème siècle il y a eu 54 éruptions. Avant de remonter sur le bateau, un petit tour dans l'eau nous permet de nager avec des lions de mer. Nous apercevons également quelques tortues, des iguanes et toujours les crabes rouges. Des personnes de notre bateau ont également vu des requins pointes blanches. Des petits pingouins vivent aussi sur les bords de cette île. Nous les avons vus dans l'eau, filant comme des torpilles.
Nous terminons la croisière par la visite de la station Darwin, qui s'est spécialisée dans la protection de la tortue géante des Galapagos. Ils y font de l'élevage et repeuplent certaines îles où les tortues étaient en voie d'extinction. Nous y voyons également des iguanes terrestres, espèce pratiquement éteinte.

Notre séjour aux Galapagos se termine par 2 plongées ; la première nous emmène encore une fois nager avec des lions de mer faisant des cabrioles autour de nous. La deuxième serait plutôt du genre plongée ratée. Du courant, une eau très troublée. Nous sommes obligés de nous accrocher aux rochers pour ne pas être emportés et ballottés. Le temps n'est pas terrible. Nous sommes dans la saison la plus froide et la plus pluvieuse (de mai à novembre). Nous avons eu de la chance je crois, d'avoir eu un temps splendide pendant la croisière.

3 commentaires:

  1. AMBOU Michèle27 juin 2007 à 09:24

    Bonjour à vous deux et aux autres bloggers,
    Le voyage touche à sa fin mais il est tout aussi palpitant qu'au début. Je voulais dire aux bloggers : ça n'est pas parce que les Morel sont bientôt de retour qu'il ne faut plus rien écrire sur le blog ! d'autant que Danielle et Richard, eux, sont de plus en plus prolixes. Les photos sont magnifiques ! Moi, je continue à rêver à chaque lecture et à vivre par procuration ce merveilleux périple : merci, merci mille fois de votre investissement à nous faire profiter de tous ces beaux moments. PS : nous retenons l'invitation à Scaer : pas question de ne pas avoir le récit en direct, et tant pis si vous serez obligés de le dire et le redire à chaque passage de chacun d'entre nous.
    Bises et toute notre amitié.
    Michèle, Patrick et Thomas

    RépondreSupprimer
  2. Vous terminez ce voyage en beauté
    les photos, les commentaires, vous nous aurez tenu en haleine jusqu'au dernier jour...un grand merci
    Bises

    RépondreSupprimer