Une oasis perdue au milieu du désert d'Atacama qu'on atteint après 22 heures de bus depuis Santiago.
Nous avons décidé d'y poser notre sac à dos pour 4 jours. Le village ressemble tout à fait à l'idée qui traîne dans notre imaginaire sur l'Amérique du sud : des maisons sans étage, construite en adobe (terre), des rues poussiéreuses où quelques cactus et arbustes recouverts de sable tentent vainement de survivre, des chiens errants à la recherche d'un coin d'ombre. Car le soleil cogne à cette altitude (2400 m). Il n'est pas tombé une seule goutte d'eau depuis 4 ans. Ce village est devenu la base arrière des routards qui veulent faire l'expérience du désert. Le soir, lorsque la fraîcheur arrive, les rues voient apparaître une population cosmopolite qui se mêle à la vie locale. Nous avons dîné hier au soir avec une australienne de Melbourne que nous avions rencontrée à Ushuaia, des milliers de kilomètres plus au sud.
Autour du village, le désert : des centaines de kilomètres de sable, de cailloux, de "salars", aucune végétation. La faune est réduite à sa plus simple expression : quelques renards qui viennent chercher leur nourriture aux abords du village et retournent le soir vers leur gîte. Les derniers condors ont émigré il y a une trentaine d'année vers l'Argentine faute de nourriture. Mais des paysages lunaires à couper le souffle.
Hier après-midi, nous nous sommes rendus dans la "vallée de la mort" : la progression est difficile, les pieds s'enfoncent parfois jusqu'à la cheville dans le sable. Le cañon qui nous entoure laisse apparaître des couches minérales, toutes de couleurs différentes, qui se sont superposées au cours de millions d'années. Nous terminons au coucher du soleil dans la "vallée de la lune", spectacle irréel : juchés sur une crête, il faut laisser le regard se perdre sur ce relief tourmenté que les rayons déclinants du soleil vont sculpter en harmonies d'ombres, d'ocres et de bruns. Il est d'usage à ce moment de boire le pisco que nous avons apporté de San Pedro. Nous n'y manquons pas, le spectacle vaut bien ce sacrifice (ne ricanez pas, je vous entends d'ici).
Ce matin, lever à 4 heures. Il faut arriver au site géothermal d'El Tatio avant le soleil. La piste grimpe dans la cordillère jusqu'à 4320 mètres. Là, sur l'altiplano, des volutes de vapeur s'élèvent à plusieurs dizaines de mètres pour accompagner des geysers d'eau bouillante. L'air sent le souffre, de chaque cavité s'échappe le bruit sourd de l'eau en ébullition. Il fait -5 degrés, le sol est gelé : contraste saisissant avec l'eau qui sort à 85 degrés.
Nous poursuivons ensuite vers le village de Machuca*, petit pueblo au cœur de l'altiplano : image de carte postale. A cette altitude, curieusement, la végétation réapparaît sous la forme de buissons épars de quelques centimètres de hauteur. La faune aussi, et nous rencontrons nos premiers vicuñas et nos premiers lamas. Ce sera une rencontre gastronomique également puisque l'unique échoppe du pueblo prépare des brochettes de lamas. Délicieux, mais nous ne sommes pas d'accord pour en définir les saveurs. Nous avons toute l'après-midi pour en débattre.
Demain, nous envisageons de porter nos pas vers le "salar" (lac de sel).
* Si vous en avez l'occasion allez voir ce film chilien "Mon ami Machuca" (nous pouvons prêter le DVD) : une mise en image sincère et émouvante des problèmes rencontrés par l'Unité Populaire en particulier dans le domaine dela démocratisation de l'enseignement et de la violence au quotidien du coup d'état militaire.
Je vous souhaite une très bonne fête de Paques!
RépondreSupprimerIci, ce sera Paques au balcon, bon OK, c'est pas la chaleur du désert mais 17°C annoncé, on va pas s'en plaindre!
Continuez à nous faire rêver!
bizz
A propos, qui de vous deux prend les photos?
RépondreSupprimerMoi je lui propose une deuxième carrière au retour!!
bisous chocolatés!
Un souffle d'air chaud a survolé la pièce pendant que je vous lisais. Ce n'est pas trop dur de crapahuter(je ne suis pas sûre de l'orthographe !) sous ces climats ?
RépondreSupprimerLe petit pisco ne doit pas rafraîchir l'ambiance ! Mais on ne va pas se mettre à vous plaindre !
Nous sommes depuis 2 heures en vacances ! Que c'est bon !
D'autant qu'ici, il fait beau mais avec une petite brise légère... Hum...un régal... Et José est parti acheter un salon de jardin pour prendre l'apéro sur la terrasse... Je suis sûre que vous nous enviez !!! Bon, le paysage, c'est pas ça, mais en fermant les yeux... Nous partons quelques jours en Bretagne et penserons à vous si nous passons près de Scaer. J'espère que cet été nous boirons enfin un petit verre de cidre ensemble dans un des deux jardins. En attendant, gros bisous.
Et bien Catherine, si vous passez en Bretagne, venez donc boire un pisco à la maison...
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